lundi 5 février 2007

Comme à Ostende



Sur le chemin du travail, quand je sors de chez moi, il faut d'abord passer par une petite ruelle, puis par la place du marché. Il y a une statue. Quand je passe à côté, c'est à peine l'aube, et on entend des corbeaux innombrables – un tout petit effort d'imagination et je pense à des mouettes, et cette petite fille, elle, m'évoque la mer, la Manche ou la Mer du Nord, peut-être bien celle du nord, oui, elle est grise comme le ciel à Ostende, cette gamine, elle me fait penser à Bruges. Après ça je passe dans une petite ruelle, étroite, on se croirait au Moyen-Âge. Et j'arrive à la bibliothèque où avant d'avoir rejoint la réalité, je me précipite dans un bouquin – ne surtout, surtout pas redescendre.

Note du 23 mars 2019 :

Je n'avais jamais mis les pieds à Ostende quand j'ai écrit ce post, mais le seul nom de cette ville, sa seule idée, suffisait à me transporter, depuis mon enfance et la fameuse bande dessinée Le Bal du rat mort. La chanson d'Arno, aussi, qui donne son nom à ce post et qui est une reprise – meilleure que l'original – de Léo Ferré. Tout ce romantisme de la grisaille, des plages désertes sous un ciel pâle, des ports sinistres, tristes et sales, de la bière et des bistrots à la luminosité aussi pisseuse qu'un épisode de Strip tease, et qui était le pendant marin et presque sympathique, finalement, du romantisme cold wave dans lequel je baignais. J'avais fini par effectivement visiter Ostende, émerveillé par la laideur inespérée de ses hôtels de bord de mer.

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