dimanche 15 janvier 2006

Shallow ground

Today I saw Shallow ground, which tells the story of a small rural community on the edge of the forest; an unsolved murder, a disconsolate widow and a sheriff's office that is about to close... but that will have to reapply when a naked teenager, covered in blood, carrying a knife that was used in the murder of a young girl a year earlier, appears; an appearance that is only the first of a long series of supernatural manifestations. We don't understand what's going on any more than the protagonists do until the almost end of the film, which is not a big revelation or a reversal of the situation, but rather a slow enlightenment – spoiler alert: the dead come back for their executioner.

All of this made me want to write again – I too, before I die, want to write my own Salem or my own Pet Sematary. I had started a novel with David as co-writer, a few months ago, but in a more gory register, without any aesthetic, psychological, or even narrative research – we just wanted to see if we were able to do like these hobo writers who survive by publishing ten thrillers or horror novels, or porn, or all of them at once, every month of the year.

Maybe I should do what I did with my first novel, which was never published and never really written, except for a few scenes, a very detailed outline and tons of notes and comments... imitate Borgès and write a short story about that book, as if it existed and someone else had written it. Maybe I should write down ideas of characters, places, situations, in no order, and shake it all up. My own psyche will make sense of this mess after a while.

Note from June 7, 2019:

Thirteen years later, I still haven't done anything with it. I've never found – this must be a talent of its own – a monster or supernatural manifestation that I wouldn't be deeply ashamed to include in a story, taking things at least a little seriously. Maybe I'm an uptight nerd, deep down. Maybe I'm also horrified enough by real life, everyday life, and more and more, that no supernatural monster seems to me to be able to really compete with cancer, rape, wars, the absurdity of life. I regret it a bit, because writing a real horror novel without frills, that stains, that scares, that takes its monsters seriously (I'm thinking of Dean R. Koontz's Phantoms, for instance) must be a very relaxing exercise.

Histoires de fantômes

Aujourd'hui j'ai vu L'Ecorché, qui raconte l'histoire d'une petite communauté rurale, aux abords de la forêt, d'un meurtre non élucidé, d'une veuve inconsolable et d'un bureau de shérif qui est sur le point de fermer... mais qui va devoir rempiler quand un adolescent nu, couvert de sang, portant un couteau ayant servi au meurtre d'une jeune fille un an plus tôt, fait son apparition ; apparition qui n'est que la première d'une longue série de manifestations surnaturelles. On ne comprend pas plus que les protagonistes ce qui se passe jusqu'à la quasi-fin du film, qui n'a rien d'une grande révélation ou d'un retournement de situation, mais plutôt d'un lent éclaircissement – attention je spoile : les morts reviennent chercher leur bourreau.

Tout cela m'a redonné des envies d'écriture – moi aussi, avant de mourir, je veux écrire mon Salem ou mon Simetière. J'avais commencé un roman à quatre mains avec David il y a quelques mois, mais dans un registre plus gore, sans aucune recherche esthétique, psychologique, et même narrative – nous voulions juste voir si nous étions capables de faire comme ces écrivains-clochards qui survivent en publiant dix polars ou romans d'horreur, ou porno, ou tout ça à la fois, chaque mois de l'année.

Il faudrait peut-être que je fasse comme pour mon premier roman, jamais publié et d'ailleurs jamais vraiment écrit, en dehors de quelques scènes, d'un plan très détaillé et de tonnes de notes et commentaires... imiter Borgès et écrire une nouvelle sur ce livre, comme s'il existait et que quelqu'un d'autre l'avait écrit. Peut-être devrais-je noter sans aucun ordre des idées de personnages, de lieux, de situations, et mélanger le tout en secouant bien fort. Ma propre psyché donnera bien une logique à ce bordel, au bout d'un moment.

Note du 7 juin 2019 :

Treize ans après, je n'en ai toujours rien fait. Je n'ai jamais trouvé – ce doit être un talent à part entière – de monstre ou de manifestation surnaturelle dont je n'aurais pas profondément honte de l'inclure dans une histoire, en prenant les choses un minimum au sérieux. Peut-être suis-je un intello coincé, au fond. Peut-être aussi suis-je suffisamment horrifié par la vie réelle, la vie quotidienne, et de plus en plus, pour qu'aucun monstre surnaturel ne me paraisse pouvoir faire vraiment concurrence au cancer, au viol, aux guerres, à l'absurdité de la vie. Je le regrette un peu, car écrire un vrai roman d'horreur sans fioritures, qui tache, qui fait peur, qui prend ses monstres au sérieux (je pense à Spectres de Dean R. Koontz, par exemple) doit être un exercice très défoulant.