mercredi 5 octobre 2022

Râlerie et transcript de "Lupercalia" par Éric Forgeot

Le milieu de la fiction interactive commence à un peu m'ennuyer, pas assez pour le quitter, mais à m'ennuyer un peu quand même, car (sans même parler des questions politiques ou sociétales qui obsèdent un bon nombre d'auteurs dans ce petit monde) de nouvelles tendances se développent depuis quelques temps, qui ne m'intéressent pas plus que ça, pour ne pas dire qu'elles me semblent néfastes ; par exemple la hype autour des vieilles machines, avec cette quasi-compétition qui consiste à sortir sa F.I sur le plus possible d'ordinateurs anciens (Spectrum, CPC, C64, Apple II, etc).

Non pas que ce soit une mauvaise chose en soi : pour des raisons sentimentales ou pour le plaisir du défi technique, il est tout à fait légitime de vouloir adapter son jeu à sa vieille bécane favorite – je serais le premier à être ravi de pouvoir faire tourner un jeu codé en Inform sur CPC. Et j'ai moi-même sorti un jeu pour Amstrad CPC. Mais cette hype a un revers, qui est qu'elle fait passer au second plan d'autres choses comme le développement d'un parser toujours plus fin, toujours plus apte à comprendre des commandes qui ressemblent à du langage humain ; au lieu de quoi j'ai l'impression qu'on va finir par revenir à des parser à deux mots, par nostalgie des vieux jeux et des vieilles machines.

Je ne me souviens pas avoir lu d'article ces dernières années sur des pistes d'amélioration du parser pour Inform en français – par exemple pour proposer des verbes, des synonymes, des objets, mêmes, permettant d'éviter ce truc aussi rédhibitoire que fréquent : que le parser ne comprenne pas du tout ce que veut dire le joueur ("fouiller la pièce", "prendre un bain") et lui réponde par un message d'erreur. Et pourtant s'il y a bien une chose qui permettrait de rendre la F.I attrayante et même simplement accessible au plus grand nombre, ce serait celle-là.

Il y a tout de même quelque chose d'un peu vain dans le fait de vouloir faire tourner sa F.I sur je ne sais quelle vieille calculatrice, pour un public de 3 geeks dans le monde. Pendant des années j'ai assisté, sur des fora ou des chats, à des discussions déprimées sur le mode "comment faire pour que notre hobby devienne enfin un peu plus grand public et suscite l'intérêt des amateurs de jeux vidéos comme de littérature ?". Élément de réponse : pas comme ça. Pas du tout. Au contraire. Mais je peux me tromper et tant mieux si c'est le cas...

Mais peut-être aussi que le milieu s'est résolu pour de bon à être un ghetto de geeks. Ce qui est certain, c'est qu'il devient pour de bon un milieu d'informaticiens professionnels. Et cela contribue aussi à me faire prendre mes distances.

Bref.

Aujourd'hui on joue à Lupercalia.

Lupercalia a été écrit par Éric Forgeot (qui fut l'un des piliers de la communauté I.F française – il a notamment fait l'extension French pour Inform 7) à l'occasion de la Saint-Valentin dont il entend explorer le thème tout en le croisant avec des thématiques folkloriques et mythologiques. Je dois avouer que le thème amoureux, dans le jeu, m'a un peu échappé, si ce n'est qu'à la fin de la partie on retrouve son compagnon ou sa compagne selon le sexe qu'on s'est choisi en début de partie.

Peu importe, voici la merveille : 

https://ifdb.tads.org/viewgame?id=xrq7xhnos2oc2f16

On retrouve dans ce jeu le goût habituel d'Éric pour les légendes et le folklore, et pour un certain feeling paganisant, également.

*

Le gardien du troupeau s’était fâché contre le cerf qui n’en faisait toujours qu’à sa tête. Effectivement, rien ne pouvait le tempérer ou lui faire entendre raison. Le cerf était alors venu vous trouver, et vous avait interrogé sur ce que vous vouliez devenir dans cette nouvelle vie : 

1) Choisir de devenir son fils

2) Choisir de devenir sa fille

(or 0 to say nothing)

>> 1

Après un instant de réflexion, vous lui avez indiqué quel genre d’enfant vous étiez, et vous êtes retourné dans votre long sommeil.

Lupercalia

Un conte interactif par Eric Forgeot

Release 2 / Serial number 140825 / Inform 7 build 6L02 (I6/v6.33 lib 6/12N) 

La plaine ensoleillée

Le vent souffle doucement dans la plaine, les herbes ondulent sous ce vent. Le soleil va bientôt se coucher et projette ses rayons, ainsi que les ombres qu’il provoque, très loin vers l’horizon. Les bergers et les bergères tremblent pour leurs troupeaux, mais le reste du monde admire ce soleil. Un réseau de grottes s’étend vers le sud, à flanc de montagne, tandis qu’une forêt se trouve en contrebas, loin vers le nord. Mais avant cela il faudra traverser le reste de la plaine qui reste complètement à découvert.

> écouter

Il n’y avait que le son du vent au début. Puis, portés par cette brise, par vagues successives, filtraient progressivement les sons d’une flûte en roseau.

> écouter flûte

Le son était indistinct, presque inaudible. Il vous faisait peur. Une peur panique !

> x plaine

Vos ancêtres ont parcouru ces plaines depuis des temps immémoriaux. Vous pensez bien les connaître vous-même d’ailleurs.

> penser aux ancêtres

Merci de reformuler. Je n’ai compris que : penser.

> x herbes

TODO

Argh !

> x soleil

Les rayons du soleil arrivent difficilement jusqu’à ici en temps normal, mais en soirée et dans la nuit il ne reste plus rien d’eux.

Le soleil se couche maintenant : ses dernières lueurs orangées sont vite oubliées dans un monde dorénavant plongé dans la grisaille.

> x ombres

Rien de particulier concernant les ombres.

Dommage...

> x horizon

Ceci n’est soit pas accessible, soit trop loin ou bien un élément du paysage.

Dommage...

> x grottes

Rien de particulier concernant les grottes.

Dommage aussi !

> x forêt

Les arbres de la forêts sont variés, tant en variété qu’en taille. Ils fournissent à ses habitants protection et confort.

> l

La plaine sous la nuit

Le vent souffle doucement dans la plaine, les herbes ondulent sous ce vent. Il fait nuit noire, et les loups se réjouissent. Un réseau de grottes s’étend vers le sud, à flanc de montagne, tandis qu’une forêt se trouve en contrebas, loin vers le nord. Mais avant cela il faudra traverser le reste de la plaine qui reste complètement à découvert.

"Il fait nuit noire et les loups se réjouissent" ; c'est toujours agréable d'avoir des textes qui ne se limitent pas à de simples descriptions visuelles (ou sensorielles au sens large) dont la seule fonction est utilitaire.

> n

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> e

La plaine

Comme le reste de cette région, cette plaine est recouverte d’herbes douces et longues, pas encore mangées par les animaux en transhumance. Il n’y a pas un arbre ici, aucun endroit pour se mettre à couvert.

Vous pouvez voir un homme.

"Vous pouvez voir un homme" ;  plus le temps passe plus j'apprécie cette concision, due à la façon qu'a Inform de lister les objets dans une room quand on ne leur donne pas de description particulière. L'effet est évidemment très différent quand le jeu propose d'emblée la description d'un personnage et de la façon dont on le rencontre ("Soudain un bruit derrière vous ; vous sursautez et faites volte-face pour vous retrouver devant un vieil homme aux traits burinés, portant un large chapeau") ou quand il se contente, froidement, laconiquement, de l'annoncer ("Vous pouvez voir un homme"). Ce que l'on perd en précision et peut-être en littérarité, on le gagne en mystère, en excitation pour le joueur, qui va évidemment s'empresser de taper la commande suivante.

> x homme

Pâtre, chasseur ou simple vagabond ? Ennemi ou ami ?

On notera que l'homme n'est précisément PAS décrit. Sans doute laisser une partie du récit au soin de l'imagination du joueur est-il une bonne chose. Le fait de pouvoir tout décrire extensivement, dans une I.F, incite naturellement à le faire. Mais pourquoi serait-ce nécessaire, au fond ?

> x herbes

TODO

Éric !

> o

La plaine en contrebas

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> o

La vallée

Cet endroit est un peu moins monotone que le reste de la plaine, car il est à la fois plus vallonné et il y a davantage de végétation qui se développe ici.

Vous pouvez voir une cadole et une chope de bière.

> x cadole

Un petit abri traditionnel en pierres plates, avec une entrée sur le côté, dos aux vents. Il y a une ouverture dans son toit, pour laisser passer la fumée, mais en ce moment il n’y a aucun feu.

Usage quasi-naturaliste d'un terme bien bien spécifique de l'habitat rural de l'Aube et du Beaujolais.

> entrer

Vous vous méfiez de ce genre de lieu clos, même s’il semble plus confortable que votre grotte. Et si c’était un piège ou que cela s’effondrait ?

> x chope de bière

La chope repose en équilibre sur une pierre.

> prendre chope

Vous êtes trop gauche pour faire ce genre de mouvement correctement.

La chope chavire, et se casse, répandant son liquide pour nourrir la terre.

> l

La vallée

Cet endroit est un peu moins monotone que le reste de la plaine, car il est à la fois plus vallonné et il y a davantage de végétation qui se développe ici.

Vous pouvez voir une cadole.

> e

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> e

La plaine

Comme le reste de cette région, cette plaine est recouverte d’herbes douces et longues, pas encore mangées par les animaux en transhumance. Il n’y a pas un arbre ici, aucun endroit pour se mettre à couvert.

Vous pouvez voir un vagabond.

> o

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> n

Le fond de la vallée

C’est ici que commence la zone de pâturage pour les moutons. Ces animaux paissaient tranquillement jusqu’à ce qu’ils vous entendent. Alertés, ils se tiennent maintenant à distance, en surveillant les alentours. Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

Vous pouvez voir des moutons.

> x moutons

Doux, dodus, un vrai festin sur pattes, pattes malheureusement souvent bien rapides.

> attaquer moutons

Les moutons se sauvent tous à votre approche.

> o

Le bord de mer

La mer est calme, malgré le vent, mais quelques rides viennent nuancer sa surface. Le rivage est entouré de roseaux.

> x mer

En se frayant un passage parmi les roseaux, vous vous approchez de la rive et regardez la mer.Un loup se reflète là, avec une expression tout à la fois rogue et mélancolique. Quoi qu’il en soit pas tout à fait le genre à plaire aux moutons.

L'habituel humour, léger, en passant, d'Éric.

> x rivage

En se frayant un passage parmi les roseaux, vous vous approchez de la rive et regardez la mer.Un loup se reflète là, avec une expression tout à la fois rogue et mélancolique. Quoi qu’il en soit pas tout à fait le genre à plaire aux moutons.

> x roseaux

De hautes herbes mélangées avec quelques roseaux touffus qui poussent le long du rivage. C’est si pittoresque !

> l

Le bord de mer

La mer est calme, malgré le vent, mais quelques rides viennent nuancer sa surface. Le rivage est entouré de roseaux.

> fouiller roseaux

Il y a un étendard détrempé dans les roseaux.

> prendre étendard

D’accord.

> e

Le fond de la vallée

Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

> s

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> e

La plaine

Comme le reste de cette région, cette plaine est recouverte d’herbes douces et longues, pas encore mangées par les animaux en transhumance. Il n’y a pas un arbre ici, aucun endroit pour se mettre à couvert.

Vous pouvez voir un vagabond.

> donner étendard

(-> le vagabond)

Vous déposez le drapeau aux pied de l’homme. Il se penche, déroule la toile fanée et humide, et la déplie sur l’herbe. Le rouge sanglant du fond, maintenant aussi éteint que la fleur de certains lilas, avait passé ses pâles couleurs au motif central de cet étendard : un soleil jaune et argent. 

L’homme, avec de l’émotion dans la voix, vous raconte alors l’histoire de ce régiment qui s’était égaré dans les marécages, et s’était perdu corps et biens dans les sables mouvants, aussi étrange que cela puisse paraître.

> o

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

Vous voyez l’homme vous suivre un moment et continuer vers l’ouest.

> o

La vallée

Cet endroit est un peu moins monotone que le reste de la plaine, car il est à la fois plus vallonné et il y a davantage de végétation qui se développe ici.

Vous pouvez voir un vagabond et une cadole.

L’homme est là, assis sur une pierre à l’entrée de la cadole.

L’homme semble chercher quelque chose autour de lui. Ne trouvant rien, il s’endort d’un sommeil profond.

    *** Vous regardez un moment l’homme dans son sommeil, puis au bout de quelques heures, retournez vers votre grotte, un peu déçu. ***

Voulez-vous RECOMMENCER, CHARGER une partie sauvegardée ou QUITTER?

> recommencer

Le gardien du troupeau s’était fâché contre le cerf qui n’en faisait toujours qu’à sa tête. Effectivement, rien ne pouvait le tempérer ou lui faire entendre raison. Le cerf était alors venu vous trouver, et vous avait interrogé sur ce que vous vouliez devenir dans cette nouvelle vie : 

1) Choisir de devenir son fils

2) Choisir de devenir sa fille

(or 0 to say nothing)

>> 2

Après un instant de réflexion, vous lui avez indiqué quel genre d’enfant vous étiez, et vous êtes retourné dans votre long sommeil.

Lupercalia

Un conte interactif par Eric Forgeot

Release 2 / Serial number 140825 / Inform 7 build 6L02 (I6/v6.33 lib 6/12N) 

La plaine ensoleillée

Le vent souffle doucement dans la plaine, les herbes ondulent sous ce vent. Le soleil va bientôt se coucher et projette ses rayons, ainsi que les ombres qu’il provoque, très loin vers l’horizon. Les bergers et les bergères tremblent pour leurs troupeaux, mais le reste du monde admire ce 

soleil. Un réseau de grottes s’étend vers le sud, à flanc de montagne, tandis qu’une forêt se trouve en contrebas, loin vers le nord. Mais avant cela il faudra traverser le reste de la plaine qui reste complètement à découvert.

> s

Grottes

Vous habitez là, triste et sans compagnie. Les murs décorés ne sont d’aucun soulagement pour vous. 

Vous pouvez voir une lanière en cuir.

> prendre lanière

D’accord.

> e

Continuer par là, sans lumière, sans guide, sans rien, c’est la mort assurée : des gouffres s’ouvrent jusqu’au centre de la terre, et nul n’en est jamais revenu, sinon dans une autre vie.

> s

Continuer par là, sans lumière, sans guide, sans rien, c’est la mort assurée : des gouffres s’ouvrent jusqu’au centre de la terre, et nul n’en est jamais revenu, sinon dans une autre vie.

> x gouffres

Vous ne voyez rien de tel, à moins que cela ne soit sans grande importance.

> n

La plaine ensoleillée

Le vent souffle doucement dans la plaine, les herbes ondulent sous ce vent. Le soleil va bientôt se coucher et projette ses rayons, ainsi que les ombres qu’il provoque, très loin vers l’horizon. Les bergers et les bergères tremblent pour leurs troupeaux, mais le reste du monde admire ce 

soleil. Un réseau de grottes s’étend vers le sud, à flanc de montagne, tandis qu’une forêt se trouve en contrebas, loin vers le nord. Mais avant cela il faudra traverser le reste de la plaine qui reste complètement à découvert.

Le soleil se couche maintenant : ses dernières lueurs orangées sont vite oubliées dans un monde dorénavant plongé dans la grisaille.

> n

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> n

Le fond de la vallée

C’est ici que commence la zone de pâturage pour les moutons. Ces animaux paissaient tranquillement jusqu’à ce qu’ils vous entendent. Alertés, ils se tiennent maintenant à distance, en surveillant les alentours. Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

Vous pouvez voir des moutons.

> o

Le bord de mer

La mer est calme, malgré le vent, mais quelques rides viennent nuancer sa surface. Le rivage est entouré de roseaux.

> fouiller roseaux

Il y a un étendard détrempé dans les roseaux.

> prendre étendard

Vous transportez déjà trop d’objets.

> o

Vous ne pouvez pas aller par là.

> s

Vous ne pouvez pas aller par là.

> e

Le fond de la vallée

Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

Vous pouvez voir des moutons.

> poser lanière

D’accord.

> o

Le bord de mer

La mer est calme, malgré le vent, mais quelques rides viennent nuancer sa surface. Le rivage est entouré de roseaux.

Vous pouvez voir un étendard.

> prendre étendard

D’accord.

> e

Le fond de la vallée

Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

Vous pouvez voir une lanière en cuir et des moutons.

> s

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> e

La plaine

Comme le reste de cette région, cette plaine est recouverte d’herbes douces et longues, pas encore mangées par les animaux en transhumance. Il n’y a pas un arbre ici, aucun endroit pour se mettre à couvert.

Vous pouvez voir un homme.

> donner étendard à l’homme

Vous déposez le drapeau aux pied de l’homme. Il se penche, déroule la toile fanée et humide, et la déplie sur l’herbe. Le rouge sanglant du fond, maintenant aussi éteint que la fleur de certains lilas, avait passé ses pâles couleurs au motif central de cet étendard : un soleil jaune et argent. 

L’homme, avec de l’émotion dans la voix, vous raconte alors l’histoire de ce régiment qui s’était égaré dans les marécages, et s’était perdu corps et biens dans les sables mouvants, aussi étrange que cela puisse paraître.

> l

La plaine

Comme le reste de cette région, cette plaine est recouverte d’herbes douces et longues, pas encore mangées par les animaux en transhumance. Il n’y a pas un arbre ici, aucun endroit pour se mettre à couvert.

Vous pouvez voir un étendard et un homme.

> o

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

Vous voyez l’homme vous suivre un moment et continuer vers l’ouest.

> o

La vallée

Cet endroit est un peu moins monotone que le reste de la plaine, car il est à la fois plus vallonné et il y a davantage de végétation qui se développe ici.

Vous pouvez voir un homme, une cadole et une chope de bière.

L’homme est là, assis sur une pierre à l’entrée de la cadole.

Il prend une gorgée de bière, puis une seconde rasade à ce pichet, et avec encore de la mousse dans sa barbe il vous raconte une autre histoire, celle d’un berger d’une grande beauté qui avait vécu dans la région, mais s’était un jour égaré dans la forêt, en ayant admiré un peu trop tard les roseaux et le coucher de soleil qui étaient si magnifiques par ici. Une meute de loups était arrivée, et l’avait poursuivi jusqu’à ce qu’il tombe de fatigue puis sous leurs crocs. Le grand dieu Faune en avait été fort affecté, lui qui n’aimait guère que l’on touche à ses enfants. Il avait tapé du sabot si fort que cela avait creusé une crevasse connue maintenant sous le nom de “la croix du bouc”, que l’on pouvait trouver plus loin vers le sud, dans le réseau de grottes, et où de nombreux promeneurs s’étaient perdus.

> l

La vallée

Cet endroit est un peu moins monotone que le reste de la plaine, car il est à la fois plus vallonné et il y a davantage de végétation qui se développe ici.

Vous pouvez voir un homme et une cadole.

L’homme est là, assis sur une pierre à l’entrée de la cadole.

> e

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> n

Le fond de la vallée

Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

Vous pouvez voir un berger, une lanière en cuir et des moutons.

Vos yeux rencontrent ceux du berger, et vous sentez comme une connivence avec celui-ci. Vous avez l’impression que ce sentiment est partagé de son côté, comme si vous l’aviez déjà rencontré auparavant.

> l

Le fond de la vallée

Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

Vous pouvez voir un berger, une lanière en cuir et des moutons.

> l

Le fond de la vallée

Vers les lueurs encore rémanentes du soleil couchant se trouve la mer, et dans l’autre direction l’entrée d’une forêt. 

Vous pouvez voir un berger, une lanière en cuir et des moutons.

Une meute de loup s’approche alors du berger qui s’enfuit aussitôt laissant tomber sa crosse, et une poursuite sans relâche s’ensuit en direction de la forêt à l’est.

> prendre crosse

D’accord.

> s

La plaine en contrebas.

Dans la nuit cet endroit est lugubre. Et pas de lune pour réconforter le cœur, et l’instinct de vos semblables.

> o

La vallée

Cet endroit est un peu moins monotone que le reste de la plaine, car il est à la fois plus vallonné et il y a davantage de végétation qui se développe ici.

Vous pouvez voir un homme et une cadole.

L’homme aperçoit le bâton appartenant au berger et comprend aussitôt que quelque chose ne va pas. Il se saisit de la crosse, et court à votre suite en direction de la forêt et des loups.

Forêt

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un meute de loups et un berger.

L’homme lève les bras aux ciels, et tous les loups s’accroupissent. Les yeux brillants, il leur parle doucement, puis de plus en plus vivement. La meute de loups se relève alors d’un seul bond, et se disperse dans la forêt.

Seul un vieux loup reste là, l’air insoumis et rebelle. L’homme essaye de l’approcher, arrive à l’attraper une fois, mais le loup se débat de trop et il n’est pas possible de faire quoi que ce soit avec.

Le vieux loup est toujours là, refusant d’un air aggressif l’autorité de l’homme, et se débattant vigoureusement contre toutes les prises tentées sur lui.

> x vieux loup

Un vieux loup qui a toujours vécu de rapines et de fourberie. Vous en avez souvent entendu parler, sans jamais le rencontrer auparavant.

L’homme lutte toujours avec le vieux loup, sans arriver à le maîtriser.

> o

Le fond de la vallée

Les embruns de la mer donnent une odeur salée vers l’ouest, tandis qu’une forêt s’ouvre vers l’est.

Vous pouvez voir une lanière en cuir.

> prendre lanière

D’accord.

> e

Forêt

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un vieux loup, un homme et un berger.

L’homme lutte toujours avec le vieux loup, sans arriver à le maîtriser.

Puis l’homme agrippe la lanière de cuir que vous lui tendez, forme un solide garrot, et attache le vieux loup avec, qui devient aussitôt docile.

Après avoir fini d’attraper le loup, l’homme se prépare à partir lorsqu’une créature étrange, nue et avec des pieds de bouc, arrive.

> l

Forêt

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un homme, un faune, un vieux loup et un berger.

> x faune

Pourtant lui-même le dieu le plus seul et le plus mystérieux de tous, Pan est le faune protecteur des troupeaux et des animaux à l’instinct grégaire. Mais il est également protecteur de leurs bergers, ces derniers étant parfois tout aussi seuls et mélancoliques dans leurs lointaines vallées. 

> l

Forêt

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un homme, un faune, un vieux loup et un berger.

Le faune fait une petite moue en direction de l’homme, et lui dit “Alors, tu as enfin récupéré ta bête ? Essaye de ne pas les laisser effrayer mes protégés, veux-tu ?”

> l

Forêt

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un homme, un faune, un vieux loup et un berger.

Le faune prend la lanière de cuir des mains du vagabond, et en frappe doucement le berger, tout en éclatant d’un rire sympathique et jovial. Le visage cramoisi, ce dernier se relève alors, et s’enfuit à travers les plaines, puis vers le sud.

Le faune donne ensuite un bon coup de pied au derrière du vieux loup qui n’ose plus rien faire. Puis il dit à l’homme : “Merci quand même pour ton aide, vieux cerf.” Il se tourne alors vers vous, et vous regarde de ses inquiétants yeux jaunes. “Toi au moins tu ne leur feras plus de mal !”.

Vous tombez alors sur le sol, frappé par un souffle surnaturel, avec une forte angoisse qui vous prend au ventre. Lorsque vous reprenez vos esprits, l’homme-bouc n’est plus là, seul reste l’autre, avec son loup.

Mon sentiment en y jouant et en arrivant jusque là a été : je n'ai rien compris à l'histoire avant d'arriver quasiment au bout, et contrairement à ce que je suis enclin habituellement à penser, ce n'est pas grave : on se laisse porter par le récit et par la poésie du jeu, on ne résoud pas de puzzles à proprement parler mais on suit la logique des événéments et on arrive tranquillement, assez facilement, jusqu'au bout.

C'est mon rêve en matière d'I.F : permettre au joueur de se laisser porter par une histoire où ses gestes comptent et changent son déroulement (éventuellement même son issue) en fonction de ses actes, mais sans "puzzles" à proprement parler, qui induisent une idée de réussite ou d'échec, brisent l'immersion, etc.

> l

Forêt (sur le sol)

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un homme et un vieux loup.

Le vagabond jette un vêtement à vos pieds et dit "Tiens, prends cela humain, maintenant tu n’auras plus le loisir de te promener nu comme notre ami Pan !"

> x vêtements

De simples habits de paysans.

> mettre vêtements

(prenant d’abord le vêtement)

Vous mettez le vêtement.

> l

Forêt (sur le sol)

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un homme et un vieux loup.

> parler à l’homme

Vous ne pouvez rien dire.

> x homme

Pâtre, chasseur ou simple vagabond ? Ennemi ou ami ?

> o

Vous devez d’abord vous relever.

> debout

Vous vous relevez.

Forêt

Une forêt sombre et ténébreuse, dont un chemin principal s’ouvre vers la plaine à l’ouest, et s’enfonce vers le centre de la forêt vers l’est.

Vous pouvez voir un vagabond et un vieux loup.

> x moi

Triste est le sort de la créature qui n’a pas le loisir de se voir telle qu’elle est à tout instant. Heureusement vous vous souvenez qu’une surface brillante non loin d’ici permet la réflexion.

> o

Le fond de la vallée

Les embruns de la mer donnent une odeur salée vers l’ouest, tandis qu’une forêt s’ouvre vers l’est.

> o

Le bord de mer

La mer est calme, malgré le vent, mais quelques rides viennent nuancer sa surface. Le rivage est entouré de roseaux.

> x mer

En se frayant un passage parmi les roseaux, vous vous approchez de la rive et regardez la mer.Une belle femme se reflète là, avec une expression tout à la fois mystérieuse et mélancolique. 

> e

Le fond de la vallée

Les embruns de la mer donnent une odeur salée vers l’ouest, tandis qu’une forêt s’ouvre vers l’est.

> s

La plaine en contrebas.

Les vertes plaines s’étendent à flanc de côteau entre le nord et le sud, et remontent également sur les côtés est et ouest de la vallée, vers ses limites qui se trouvent plus loin, sous forme de rebords trop escarpés pour espérer pouvoir les rejoindre. Vous pouvez néanmoins aller voir à votre gauche et à votre droite des points d’intérêt qui attirent votre attention.

> s

La plaine sous la nuit

Le vent souffle doucement dans la plaine, les herbes ondulent sous ce vent.  Un réseau de grottes s’étend vers le sud, à flanc de montagne, tandis qu’une forêt se trouve en contrebas, loin vers le nord. 

> s

Grottes

Cet endroit vous rappelle que vous habitiez là fut un temps. Mais c’est du passé maintenant. Une lumière vous attire l’oeil au sud.

> s

grottes

Vous pouvez voir un berger.

Le jeune homme vous attend avec une torche à la main, surpris de vous voir sous votre nouvelle apparence. Il vous tend la main et vous embrasse dans le cou, tout en vous indiquant au loin la fin du passage qui s’ouvre à l’air libre. Une nouvelle vie va pouvoir commencer pour vous deux.

    *** FIN. ***

Voulez-vous RECOMMENCER, CHARGER une partie sauvegardée ou QUITTER?