dimanche 27 octobre 2013

On est pas sérieux quand on a quatorze ans

J'ai retrouvé ces jours-ci des trucs que je croyais perdus à jamais, et dont j'avais à vrai dire oublié l'existence pour certains ; des dessins et des notes prises vers l'âge de 13-14 ans, quand je créais mes petits RPG pen and paper, seul, à mon bureau dans ma petite chambre à Sarreguemines ; l'âge béni (je ne le savais pas alors) de l'encens, du Ricoré, des petits gâteaux et d'Iron Maiden ou Suicidal Tendencies pour accompagner mes lectures de Lovecraft, Poe et King, et mes après-midi monacales à rêver éveillé, un stylo à la main – je dis "rêve éveillé" sans que ce soit une métaphore, même, car je me souviens parfaitement d'un après-midi passé à coucher une ville sur le papier, avec ses rues, ses bars, ses habitants, dans un état de conscience très particulier ; c'était comme si je dormais et rêvais, mais avec la faculté de prendre des notes ; et bien que jeune, alors, je me souviens avoir eu conscience que cet état n'était pas normal. Ces notes initiales ont donné lieu à La Ville, que j'évoque un peu plus bas. J'en parlerai en détail une autre fois.









Ces dessins-ci, et les notes qui les accompagnent – je mettrai tout en ligne, peut-être, un de ces jours – concernent un monde plus exotique, plus ouvert, plus ensoleillé que ma bonne vieille et obsédante ville intérieure. Je me souviens que la série de bandes dessinées La Quête de l'Oiseau du Temps m'avait beaucoup marqué, à l'époque.

samedi 19 octobre 2013

Suffisamment obsessionnel

Je remarque une chose, moi qui ai plusieurs projets de jeux sur le feu – ou en tous cas, une belle liste de fictions interactives à écrire un jour pour développer ce petit monde imaginaire que j'ai en tête, et explorer toutes ses ambiances, toutes ses possibilités.

Je remarque, donc, chose gênante, que dès que je commence à travailler vraiment sur un nouveau projet de jeu, non seulement mon enthousiasme s'évapore très vite, mais l'objet même du jeu, son ambiance fondamentale, son propos, finissent comme par se dissoudre, à devenir vagues, comme si je perdais moi-même de vue ce qui me semblait super fort avant de me mettre au travail. Sans doute parce que je pars sans avoir une idée scénaristique suffisamment forte et détaillée.

Mais, surtout, je crois, parce que les petits mondes que j'imagine comme cadres pour mes jeux, si séduisants soient-ils, n'ont pas suffisamment d'existence propre, autonome, et ils ne me poursuivent pas d'une manière assez obsessionnelle pour qu'à aucun moment le doute sur leur intérêt même ne m'assaille.