vendredi 19 juillet 2024

Rêverie

Sieste extatique hier en écoutant une quelconque vidéo YouTube de "Silent Hill ambient", ce genre né sur Internet qui consiste à remixer / recycler encore et encore les musiques des jeux vidéos Silent Hill.

Le morceau – du moins l'une de ses séquences, puisque le tout dure quatre heures – avait quelque chose de particulièrement génial dans la mesure où sous la nappe principale, qui alternait deux ou trois notes interminables, on pouvait entendre, à peine, des mélodies suraiguës, bien plus rapides, comme des arabesques de flûtes un peu désaccordées et lointaines ; comme un monde à peine perceptible mais bien présent, presque tangible, derrière ce voile de nappes ambient au premier plan.

J'imaginais, en rêvant à moitié, un jeu vidéo aux graphismes primitifs, disons à la Daggerfall, mais dans des tons entièrement violets ; un jeu à la première personne où l'on aurait erré dans un paysage campagnard enneigé, en croisant des scènes étranges, des PNJ statiques, immobiles ou bien occupés des choses mystérieuses, peut-être à des sortes de rituels, et qui auraient tenu au joueur des propos sybillins et poétiques. La musique aurait été absolument au premier plan, non pas comme un simple élément d'ambiance mais comme un élément fondamental du monde que l'on explore – par exemple certains sons, certaines mélodies, auraient été comme émises par tel ou tel élément du décor (un arbre sacré, une personne, etc) et leur volume sonore dans le mix général, proportionnel à la proximité du joueur avec eux. Une expérience poétique et esthétique plus que ludique à proprement parler.

Bien avant de connaître Daggerfall et de faire ce rêve semi-éveillé, j'avais ce genre de visions hivernales et baignant dans le violet, quand j'écoutais encore presque ado, la démo de Kirke Aske, par exemple. C'est apparemment une sorte d'archétype chez moi, un paysage mental probablement aussi vieux que moi.

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