mercredi 26 mai 2010

The Path (in English)

I've rarely seen a game as dark and despairing, as sad, as The Path. When I played it last night, I was torn between a real artistic and aesthetic admiration and a feeling of unease, an almost real fear, in the face of the dangers threatening the little girl we play. The screenshots don't really do justice to the game, which is presented by its creators, and quite rightly so, as being first and foremost an experience. It's true, it's very slow-paced, and this can bore those accustomed to games where there's "something to do", something to win, and where things move in all directions. You won't play The Path if you need a dose of nervous excitement. Quite the opposite, in fact. The slowness of the game contributes to its cathartic or compassionate side, I don't know how to put it. Since the aim is to take the little girl for a walk in the forest, until she meets her wolf, her death, there's nothing positive or even simply neutral to look forward to in the game. We're here for a sacrifice.

I don't know if it's to do with my personal history or with age – maybe at thirty you're less tolerant of anything that evokes suffering, because the prospect of death, real death, your own death, becomes more and more real – but I'm having more and more trouble with horror in general. I remember starting to watch Wes Craven's The Last House on the Left one night. A film that begins with the rape and murder of two young girls, which I knew. I didn't even get that far, skipping it after five minutes, feeling incapable of watching a massacre, even a fictional one. I'm getting old.










The Path (en français)

J'ai rarement vu un jeu aussi sombre et désespéré, aussi triste, que The Path. En y jouant hier soir j'étais partagé entre une vraie admiration artistique, esthétique, et un sentiment de malaise, une peur presque vraie, face aux dangers qui guettaient la fillette qu'on incarne. Les screenshots ne rendent pas vraiment justice au jeu, qui est présenté par ses créateurs, et plutôt à juste titre, comme étant avant-tout une expérience. C'est vrai, c'est très lent et cela peut lasser celui qui est habitué aux jeux où il y a "quelque chose à faire", quelque chose à gagner, et où ça bouge dans tous les sens. On ne jouera pas The Path si on a besoin de sa dose d'excitation nerveuse. Au contraire. La lenteur du jeu participe de son côté cathartique ou compassionnel, je ne sais pas comment dire. Le but étant de promener la petite fille dans la forêt, jusqu'à ce qu'elle rencontre son loup, sa mort, il n'y a rien à espérer de positif ou même de simplement neutre dans le jeu. On est là pour un sacrifice.

Je ne sais pas si c'est lié à mon histoire personnelle ou à l'âge – peut-être qu'à trente ans on est moins tolérant à tout ce qui évoque la souffrance, parce que la perspective de la mort, la vraie, la sienne, devient de plus en plus réelle – mais j'ai de plus en plus de mal avec l'horreur en général. Je me souviens avoir commencé à regarder La dernière maison sur la gauche, de Wes Craven, un soir. Film qui débute par le viol et l'assassinat de deux jeunes filles, ce que je savais. Je n'ai même pas pu aller jusque là, j'ai zappé au bout de cinq minutes, me sentant incapable de voir un massacre, fût-il fictif. Je me fais vieux.