mercredi 7 novembre 2012

Je replonge dans les fictions interactives



Je replonge dans les fictions interactives, en tant que joueur, cette fois, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps, mais la découverte du génial Gateway m'a remis dans le bain. Et convaincu qu'il faudra bien que j'inclue des graphismes à mes petits projets en Inform, tôt ou tard ; le texte seul, c'est bien triste, ne suffit pas à créer un monde – sauf si l'on est Dieu, je suppose. Et quand je vois que même un jeu aux dessins du niveau école maternelle comme Wasteland réussit à instaurer une ambiance, je me dis que finalement, il n'y a pas tant à craindre...

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Cela fait une éternité que je n'ai pas vraiment écrit ici ; ce qui est, d'une manière générale, la malédiction des blogs. Surtout des miens. Et surtout quand on s'éparpille. Mais bref. Je travaille beaucoup, beaucoup à mon jeu d'aventures textuel. Je travaille surtout à la programmation pure, à la création de règles suffisamment abstraites et générales pour qu'un monde cohérent puisse prendre place pendant une partie, sans que j'aie besoin de prévoir moi-même les réactions du jeu à chaque action que le joueur, lui, peut imaginer. Et dans l'idéal, pour que ces règles puissent me servir pour mes prochains jeux aussi, quitte à les améliorer, les épurer, etc, à chaque nouveau jeu – mais qu'au moins j'aie une base.

Créer un monde consistant n'est pas une mince affaire, surtout quand on a l'esprit aussi peu mathématique que moi. Mais c'est un travail passionnant. Souvent désespérant, et extrêmement gratifiant aussi, quand enfin ça fonctionne.

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Je me rends aussi compte d'une chose ; c'est une vraie misère, ce besoin de "justifier" l'imagination, la créativité brute par une fin ; même celle de créer un jeu pour son seul plaisir.

Pourquoi ne pas s'asseoir avec du papier et un stylo, et laisser venir les idées, les noms, les lieux, les personnages, sans but aucun, sans projet ? Faire ce que font les gosses. Je me souviens quand j'étais adolescent, il me suffisait de quelques tasses de café, d'un peu d'encens, d'un stylo et de feuilles à carreaux pour créer un monde – sans prétexte ni utilité, et surtout, sans personne à qui le communiquer ensuite. Mais je le faisais, parce que ça me venait, et voilà tout. Je dessinais et coloriais des cartes, j'inventais des personnages, des lieux, des histoires – c'était en général un gros patchwork de toutes mes lectures en bande-dessinée, romans fantastiques et autres, mes visions n'avaient rien de révolutionnaires mais c'étaient mes visions. Et elles prenaient corps mot après mot, croquis après croquis. Elles ont à l'époque, avant mes quinze ans, délimité un imaginaire qui est encore le mien aujourd'hui, après lequel je cours pour accoucher péniblement d'un jeu.

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