La dernière fois que j'ai joué à Incantation, sorti en 1987 chez Softhawk, sur Amstrad CPC, c'était il y a quelques mois, dans l'idée d'en parler sur ce blog.
L'avant-dernière fois que j'ai joué à Incantation, c'était le 21 avril 2000, vers 16h, et l'un de mes meilleurs amis d'alors m'a appelé pour m'annoncer l'attaque cérébrale – rapidement suivie du décès – de sa mère, que je connaissais presque aussi bien que lui, et qui me servait un peu de mère de substitution à Nancy, où je faisais mes études. Cet événement et le jeu sont restés associés pour moi.
La mort est la chose la plus banale du monde, et pourtant elle est incompréhensible. Elle est incompréhensible en tant que "chose" et sa survenue, les raisons de sa survenue, sont elles aussi, parfois, incompréhensibles, ou disons, tellement inattendues, tellement stupéfiantes, tellement intolérables, dans certains cas, que l'on touche à l'incompréhensible.
Je ne sais pas si je rejouerai vraiment à Incantation un jour ; ça a tout l'air d'être un bon jeu, ou tout au moins un jeu riche en verbes en objets – puisqu'il s'agit d'un jeu textuel, où l'on choisit, dans des listes, un verbe puis l'objet auquel on veut l'appliquer – ou le sujet que l'on veut aborder avec un PNJ. Les décors sont simples mais beaux, évocateurs, foncièrement romanesques – la lande bretonne, une maison de famille isolée, la nuit.. Mais quand j'y ai rejoué, presque vingt ans après ma première fois, je me suis rendu compte (car j'ignorais tout du scénario) que des PNJ se mettaient à mourir au fil du temps, sans que je ne sache pourquoi, ni de la faute de qui, ni ce que j'étais censé faire – ni si je pouvais y faire quoi que ce soit. J'ai préféré ne pas insister.
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