J'ai rarement vu un jeu aussi sombre et désespéré, aussi triste, que The Path. En y jouant hier soir j'étais partagé entre une vraie admiration artistique, esthétique, et un sentiment de malaise, une peur presque vraie, face aux dangers qui guettaient la fillette qu'on incarne. Les screenshots ne rendent pas vraiment justice au jeu, qui est présenté par ses créateurs, et plutôt à juste titre, comme étant avant-tout une expérience. C'est vrai, c'est très lent et cela peut lasser celui qui est habitué aux jeux où il y a "quelque chose à faire", quelque chose à gagner, et où ça bouge dans tous les sens. On ne jouera pas The Path si on a besoin de sa dose d'excitation nerveuse. Au contraire. La lenteur du jeu participe de son côté cathartique ou compassionnel, je ne sais pas comment dire. Le but étant de promener la petite fille dans la forêt, jusqu'à ce qu'elle rencontre son loup, sa mort, il n'y a rien à espérer de positif ou même de simplement neutre dans le jeu. On est là pour un sacrifice.
Je ne sais pas si c'est lié à mon histoire personnelle ou à l'âge – peut-être qu'à trente ans on est moins tolérant à tout ce qui évoque la souffrance, parce que la perspective de la mort, la vraie, la sienne, devient de plus en plus réelle – mais j'ai de plus en plus de mal avec l'horreur en général. Je me souviens avoir commencé à regarder La dernière maison sur la gauche, de Wes Craven, un soir. Film qui débute par le viol et l'assassinat de deux jeunes filles, ce que je savais. Je n'ai même pas pu aller jusque là, j'ai zappé au bout de cinq minutes, me sentant incapable de voir un massacre, fût-il fictif. Je me fais vieux.
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